“Vivaldi, le prêtre roux” un film de Liana Marabini

Channel Riviera – 11/05/2009

Tout le monde connaît Vivaldi, ou en tout cas, sa musique, et au moins ‘Les 4 Saisons’. Mais que sait-on, en fait, de lui et de sa vie? Fort peu, à vrai dire.
Sur son œuvre, les mélomanes évoqueront peut-être l’un ou l’autre concerto pour violon ou mandoline, étonnant de virtuosité, ou un Stabat Mater empreint de piété ; en tout cas, une musique baroque légère et somptueuse revenue à la mode depuis moins de cent ans. Mais sur l’homme, rien.

Liana Marabini, historienne de formation et cinéaste par goût, a voulu en savoir plus.

Intriguée par les anecdotes à propos du ‘Prete Rosso’ (le prêtre roux), elle a investigué la vie et la carrière du compositeur et a retrouvé des documents qui en éclairent des aspects inconnus.

Antonio Vivaldi, prêtre vénitien attaché comme maître de chapelle à une institution pour orphelins, aurait rencontré une jeune femme, fille d’un barbier-médecin, elle-même femme médecin, dont il aurait eu un fils lors d’un séjour en Angleterre à l’invitation des comtes Berkeley. Mère et enfant seraient morts dans un naufrage au moment de le rejoindre à Gênes, où il avait trouvé l’appui d’une puissante famille patricienne, les Durazzo. Vivaldi a ensuite continué sa carrière musicale, faisant éditer ses œuvres en Hollande, créant un opéra et une troupe lyrique, et traînant après lui une cohorte d’admiratrices, qui ont suscité certaines rumeurs sur sa vie.

Les Durazzo se sont porté acquéreurs de la majeure partie des partitions de Vivaldi et les ont conservées dans leurs archives pendant près de deux siècles, jusqu’à une cession à l’Université de Turin vers 1920. C’est seulement depuis cette époque que l’œuvre de Vivaldi a pu être redécouverte et appréciée.

Madame Marabini a brodé sur l’épisode de l’épouse secrète un récit plaisant et plausible et en a tiré un film agréable et documenté. L’histoire se tient, en dépit de quelques anachronismes déroutants.

Les costumes, les décors, les extérieurs, la photographie sont fort soignés. Le jeu des acteurs porte bien le récit, en particulier celui de Steven Cree, dans le rôle titre. La musique, essentielle en l’occurrence, a été confiée aux Solisti Veneti, sous la direction de Claudio Scimone, experts en la matière.

Un bémol peut-être : la bande son est en anglais, une nécessité pour un film destiné au marché mondial de la télévision, mais qui surprend pour le Vivaldi vénitien.

Ce film est avant tout un hommage à Venise et à sa somptueuse musique baroque, mais aussi à l’Eglise, institution qui, au-delà de sa vocation spirituelle, a aussi su abriter et protéger nombre de génies. A cet égard, Madame Marabini projette de consacrer ses prochains films à d’autres personnalités ecclésiastiques, telles que Mendel ou Dom Pérignon, qui se sont illustrés en dehors de leur vocation religieuse.

A propos de la fiction “Vivaldi, le prêtre roux”

Ce film, destiné à la télévision (2 x 90 minutes), a été réalisé dans le Piémont et en Vénétie par Condor Pictures Ltd (GB) et la Liamar Media World (Italie).

Il est distribué au niveau mondial, en exclusivité, par Europe Image International (Groupe Lagardère)

Réalisatrice : Liana Marabini

Acteurs : Steven Cree (Antonio Vivaldi), Clemency Burton-Hill, James Jagger & Anja Kruse (Delia Cini), Tiffany Mulheron

Auteur : Liana Marabini

L’acteur principal, Steven Cree, est resté trois mois dans un séminaire catholique pour apprendre les prières en latin et la gestualité d’un prêtre.

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